« Je réussirai seul à quelque chose ou bien je crèverai à la tâche. Mais je ne veux pas de pitié. » Parce que sa famille a subi des revers de fortune, Maxime Decam décide de tenter l’aventure coloniale. Nous sommes en 1893. Fils de notaire, notre héros ne connaît rien à la terre. C’est en Tunisie puis au Maroc qu’il apprend le dur métier de colon, s’affirmant peu à peu comme un homme capable aux talents de bâtisseur. Mais le sort s’acharne sur la famille Decam, frappée par les deuils, les guerres, les sécheresses, les nuages de sauterelles et les tempêtes de sable… Maxime et sa femme Charlotte font face avec courage et détermination.
Dans ce récit enlevé à la langue poétique, où bien souvent l’humour dissimule l’émotion, leur fi ls Jacques Decam nous dépeint sans fard cette vie précaire, soumise aux caprices du ciel et de l’histoire. Un témoignage rare sur la vie des colons d’Afrique du Nord, ces hommes « de grandes illusions, nourris de la vertu d’espérance », « tous avec le même courage, le même soleil sur leur tête, les mêmes seguias asséchées ; et tous une nichée de gamins qui courent pieds nus dans la poussière ».
Né en Tunisie en 1918, Jacques Decam grandit au Maroc. Après les années de guerre et un long périple au sein des forces américaines débarquées en Provence, il gère avec son père et son frère aîné une exploitation familiale près de Meknès. Rentré en France après la reprise des terres par l’État marocain, il exploite une propriété agricole en Gironde, où il termine ses jours. Il décède en 1992.